Lors des «eduhub days 2021», la communauté s’est réunie virtuellement pour réfléchir à la manière de façonner l’avenir de l’enseignement et de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur.
Au cours des six derniers mois, les établissements d’enseignement supérieur suisses ont appris à utiliser les solutions numériques pour l’enseignement et l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. Mais qu’en sera-t-il de l’enseignement et de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur après le COVID-19? Comment enseignerons-nous dans cinq, dix, voire vingt ans? Utiliserons-nous des scénarios hybrides, miserons-nous entièrement sur l’enseignement à distance ou n’aurons-nous même plus de cours dirigés par un enseignant? Compte tenu des changements radicaux que nous observons, devons-nous adopter une vision plus radicale de l’avenir? Ou, pour reprendre les mots de Isabelle Chappuis, Executive Director, Futures Lab, HEC Lausanne, UNIL: «Comment les universités seront-elles perturbées ? Comment devons-nous évoluer et accepter qu'il faut une nouvelle façon de voir l'enseignement supérieur ? Comment pouvons-nous contribuer à façonner son avenir?»
Dans le pur «esprit eduhub», ces questions ont été abordées à travers les différents formats de keynotes, ateliers, sessions parallèles et sessions BarCamp, sans bien sûr oublier les pauses-café.
Gabriele Rizzo, expert en prospective et professeur à l’université Sapienza de Rome, a donné beaucoup de matière à réflexion avec son exposé passionnant «Technology and the human dimension: From tomorrow to the deep future» (Technologie et dimension humaine: de demain jusqu’à l’avenir lointain). Il a décrit ce à quoi pourrait ressembler l’avenir et comment nous pourrions utiliser ces différents points de vue à l’égard de l’avenir pour prendre de meilleures décisions stratégiques à long terme, ainsi que la manière dont nous pourrions façonner l’enseignement supérieur.
Dans son livre à paraître "HR Futures 2030 : a design for future-ready Human Resources", co-écrit avec Isabelle Chappuis, de nombreux concepts sont explorés qui auront un impact sur l'éducation, il y a la capacité des technologies numériques à ré-ontologiser la réalité. Les technologies dissocieront l’enseignement, l’apprentissage et le diplôme académique. Les hautes écoles devront adopter progressivement une nouvelle vision quant aux diplômes qu’elles délivrent, qui seront davantage des passeports pour le monde du travail. Un exemple en est le relevé de compétences Stanford2025, sur lequel repose son concept émergent des «skillptures»: «la représentation spatiotemporelle des aptitudes et des compétences ainsi que de leurs interactions avec d’autres expériences professionnelles et personnelles».
Alors, quel type de compétences numériques les étudiants devraient-ils acquérir à l’avenir? «Il ne s’agit pas de compétences numériques, mais de compétences à l’ère du numérique», a déclaré l’intervenante principale Sarah Genner. En tant que spécialiste des médias, experte en numérique et conférencière, ses recherches sont principalement axées sur l’impact des technologies numériques sur les personnes et la société, notamment sur le lieu de travail et dans l’enseignement supérieur. Partant de la question de savoir de quelles compétences nous avons besoin au sein d’une société numérique, elle a suggéré que les compétences numériques sont à la fois technologiques et sociales. Elle a souligné l’importance des quatre compétences C: Créativité, Communication, esprit Critique et Collaboration, ainsi que de toutes les compétences «personnelles», telles que l’autodirection, l’autoréflexion ou encore l’auto-efficacité. En réalité, beaucoup de ces compétences ne sont pas nouvelles, nous pourrions simplement les enseigner différemment à l’avenir. Ou, pour conclure avec les mots de Sarah Genner: «Il n’y a pas d’éducation numérique, seulement une éducation à l’ère du numérique.»
Vous avez manqué les «eduhub days» de cette année?
Vous pouvez visionner les enregistrements des sessions plénières sur SWITCHtube, y compris les deux keynotes.
Et amusez-vous en découvrant les mèmes les plus drôles du concours «COVID-19 in higher education memes».